


Les Rites pratiqués au Grand Rite Malgache
Le Rite Français.
Le Rite Français est l’héritier direct de la Franc-Maçonnerie spéculative telle qu’elle se pratique à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle. Le Rite Français, antérieur aux autres rites, est le conservatoire des usages premiers de la Franc-Maçonnerie telle qu’elle était pratiquée au siècle des Lumières. Il est basé sur les gestes et les formules simples, fortes, de ses origines et cette concision est sa marque de fabrique. Il était celui utilisé par la première Grande Loge de 1717. Consubstantiel à la fondation du Grand Orient de France, il sera codifié sous le titre de « Régulateur du Maçon ».
La démocratisation de l’usage maçonnique (les fonctions deviennent électives), le travail idéologique sur l’adogmatisme comme principe supportant la notion de liberté absolue de conscience seront les traits d’évolution contemporains de ce rite historique.
Le Rite Français se pratique en sept degrés : trois grades symboliques dans l’Obédience puis 4 Ordres de Sagesse au sein du Grand Chapitre Général, suivi d’un Vème Ordre administratif.
Le Rite Écossais ancien et accepté.
Le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA) est un rite fondé en 1801 aux États-Unis sous l’impulsion de John Mitchell et Frederic Dalcho, codifié par Étienne Morin et ramené en France par De Grasse-Tilly en 1804.
Le rite ne comportait à l’origine que des hauts grades maçonniques mais son intégration au Grand Orient lui a donné son corpus de progression complet.
Il propose une voie initiatique permettant d’édifier une vie intérieure tournée vers plus de spiritualité dans son élévation morale et le Maçon de Rite Écossais Ancien et Accepté reconnaît l’existence d’un principe d’Ordre à l’œuvre dans l’Univers.
Il est composé de 33 degrés : l’Obédience fédère les loges des trois premiers grades et le Suprême Conseil regroupe les Ateliers de Perfectionnement du 4è au 33è degré.
Le Rite Écossais Ancien et Accepté est le rite le plus pratiqué dans le monde.
Le Rite Écossais Rectifié.
Le Rite Écossais Rectifié est un rite maçonnique chevaleresque d’essence chrétienne dont le christianisme est « transcendant » et non dogmatique. Il fut fondé lors du Convent général de Wilhemsbad de 1782 et sa codification s’achèvera en 1820, à une époque où la Franc-Maçonnerie était perçue comme se détournant de ses valeurs spirituelles.
Il met l’accent sur la fidélité à la religion chrétienne et propose un cheminement initiatique qui intègre spiritualité et symbole.
La doctrine du Rite Ecossais Rectifié est axée sur le schéma fondamental : Etat Primordial – Chute – Réintégration.
Rituels et instructions ont été élaborés par les fondateurs du Rite, de façon à constituer un véhicule de cette doctrine, conçu pour s’adresser à un récepteur actif : un « cherchant », à qui on ne délivre pas un enseignement prédigéré mais que l’on aide à s’approcher par lui-même de ce qu’on cherche à lui enseigner.
La structure du Rite est divisée en quatre classes maçonniques, suivi d’une double classe chevaleresque.
Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm.
Le Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm est un rite maçonnique né à la fin du XIXè siècle par la fusion des rites de Memphis et celui de Misraïm. Ce rite se caractérise par une philosophie ésotérique et spiritualiste . Il se concentre sur le développement personnel, la connaissance de soi et l’exploration de la nature humaine, ainsi que sur le progrès social.
Le rite met l’accent sur l’étude des sciences, les philosophies antiques, l’interprétation symbolique, et la quête de la vérité intérieure. Il utilise des enseignements hermétiques, alchimiques et kabbalistiques pour explorer la nature de l’être et du cosmos.
Le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm est un rite d’une grande richesse symbolique et d’une grande capacité à comprendre le monde dans toutes ses parties : par l’intérieur de l’homme, par la connaissance de Soi, par la connaissance du monde vivant et de l’Univers.
Le Grand Rite Malgache pratique le Rite Ancien et Primitif de Memphis Misraïm selon l’échelle régulière en 33 degrés (3 grades symboliques et 30 degrés de perfectionnement régulés par le Grand Ordre Egyptien) et dans une alternance des fonctions électives en son sein (et non le régime des Chartes).

L’organisation du Grand Rite Malgache
Le Grand Rite Malgache est structuré autour d’un modèle rigoureux, à la fois fidèle aux principes maçonniques universels et adapté à la réalité. Sa Constitution, dont la première a été adoptée en 1967, a posé les bases de son organisation qui repose sur trois piliers majeurs : les Loges, le Conseil de l’Ordre, et le Convent.
🔹 Les Loges : cœur vivant de l’initiation
Les Loges bleues, ateliers de symbolisme aux grades d’Apprenti, Compagnon et Maître, sont le fondement du Grand Rite Malgache.
Chacune est souveraine dans son administration et ses objectifs, mais s’inscrit dans une structure commune.
Les Loges du GRM pratiquent l’un des quatre rites reconnus par l’Ordre dans le respect des spécificités de chaque tradition.
Elles sont le lieu du travail initiatique, du perfectionnement moral et de l’approfondissement symbolique.
Elles incarnent la fraternité vécue au quotidien.
🟫 Le Conseil de l’Ordre : le gouvernement régulier
Le Conseil de l’Ordre est l’organe exécutif du Grand Rite Malgache. Il veille à la bonne administration de l’Ordre, à l’unité de ses principes, et au respect des Constitutions.
Présidé par le Sérénissime Grand Maître, élu par le Convent, le Conseil est composé des Frères issus des Loges. Il se réunit régulièrement pour :
- assurer la coordination entre les loges,
- statuer sur les affaires de l’Ordre,
- impulser les travaux collectifs.
Il est à la fois garant de la rigueur maçonnique et au service des ateliers.
🟨 Le Convent : l’assemblée souveraine
Le Convent est l’organe suprême du Grand Rite Malgache. Il se réunit deux fois par an et rassemble les Délégués élus par toutes les Loges.
Il délibère sur les grandes orientations de l’Ordre, vote les textes fondateurs, élit les membres du Conseil de l’Ordre et rend compte des travaux maçonniques réalisés.
Ce sont des moments forts de démocratie maçonnique, de cohésion, et de réflexion collective.
Le Convent est le centre de gravité symbolique et institutionnel du G.R.M., lieu d’expression de la volonté commune dans la fidélité aux valeurs de liberté, de fraternité et de progrès.